Voici dans le podcast cinéma la critique de LETTRE À INGER de María-Lucía Castrillon.

" Si on n'a pas d'utopie on crève ! " Inger Servolin.

Nous avons vu ce film en Avp grâce à La Ruche Productions et Anyways. Merci à la réalisatrice María-Lucía Castrillon qui nous a permis de nous ouvrir l'esprit sur un certain nombre de problématiques. "Ce film a répondu à plein de questions que je me pose. Si vous avez toujours rêvé d'avoir une machine à voyager dans le temps, il faut que vous voyez aboslument ce film! Un film dans l'air du temps qui nous a beaucoup réjoui. 

Sylvain Ménard a déjà réalisé un article sur Cinémaradio concernant ce film Lettre à Inger.

Long-métrage sur l’une des premières et plus vieilles maisons de production de documentaires, ce film porte un regard sobre et sincère sur Slon / Iskra et Inger Servolin, l’une des premières femmes productrice de documentaires de notre pays. Cette femme occupe une place d’autant plus importante qu’il est toujours surprenant de constater à contrario, à quel point elle reste inconnue du grand public.

Sa contribution à l’image (et pas seulement au documentaire), ainsi que sa collaboration avec des personnalités comme Chris Marker (le réalisateur de La Jetée, film qui sera à la base de l’Armée des Douze Singes), la pousse à s’investir sur de nombreux sujets d’actualités autant sociaux ou humains qu’intellectuels. L’approche de la réalisatrice María-Lucía Castrillon, souligne quelque part l’apport que Chris Marker et son parcours atypique a eu sur leur relation, l’incitant finalement à devenir cette productrice qu’elle ne serait pas devenue si le besoin de produire autrement et différemment ne s’était pas imposé à elle.

Témoin de notre époque, continuant à produire aussi intensément (le mot n’est pas excessif) des reportages et documentaires, Slon / Iskra a joué avec tolérance un rôle précis, refusant souvent de s’inscrire dans un consensus, essayant de garder son autonomie malgré la difficulté de s’exprimer parfois trop librement. Ce constat qu’une certaine forme de censure existait et existe toujours, est même devenue avec la mondialisation pire encore.

Survol de pages d’histoires qui sont des instantanés de notre temps, ce documentaire attire, même si pour beaucoup d’entre-nous il prendra la forme d’une certaine nostalgie - sommes-nous trop vieux ou pas assez - et dans le même temps celle plus évidente d’un témoignage sur une maison de production aussi imparable qu’incontournable au sein du paysage audiovisuel français !

La réalisatrice María-Lucía Castrillon est l’auteur d’un certain nombre de documentaires sous forme de courts métrages, Lettre à Inger étant son premier long-métrage. Comme elle aura l’occasion de l’expliquer lors d'une interview, elle a, à l’élaboration du projet, tenté de convaincre le CNC (Centre de La Cinématographie) de l’aider, ce dernier lui répondant par la négative. Si l’on considère la place de Inger Servolin dans le monde de l’image français, son rôle de témoin, la réaction du CNC n’est rien moins que surprenante !

SLON est l’acronyme de Société pour le lancement des oeuvres nouvelles. Devenu ISKRA/SLON le slogan devient « Des films qui ne devraient pas exister ».


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