C'est la semaine du film documentaire sur Cinémaradio. Bobo Léon a vu deux films pour ce podcast : Akaboom et Dans l'oeil du chien.
_____________
Akaboom :
SYNOPSIS
En banlieue parisienne, un groupe dâadolescents erre Ă la recherche dâune « rave party ». Lâarchitecture pĂ©riphĂ©rique de la ville dĂ©file comme le dĂ©cor dâune aventure rĂ©tro futuriste qui aurait mal tournĂ©e ; lâutopie gouvernementale des grands ensembles, le rĂȘve plastifiĂ© du parc Eurodisney, les zones de jeu et de sport utilisĂ©es maintenant comme espaces pour la dĂ©fonce. La banlieue parisienne se rĂ©vĂšle alors comme Ă©tant la scĂšne dâun projet politique Ă©chouĂ©, qui nâa fait quâintensifier les diffĂ©rences entre les quartiers dĂ©favorisĂ©s et le centre de la ville. Pourtant, la jeunesse filmĂ©e par Manon Vila nâest pas une jeunesse vaincue. Elle est forte, fiĂšre, intelligente et pleine dâespoir. En filmant cette dĂ©ambulation en quĂȘte de jouissance, la rĂ©alisatrice explore les frontiĂšres physiques, politiques et urbaines d'un quartier. Avec une libertĂ© poĂ©tique trĂšs Ă©tonnante, Akaboum remet en question le discours officiel sur lâhĂ©ritage colonial et lâexclusion sociale. Un film qui bouscule les stĂ©rĂ©otypes Ă©tablis autour de la notion de pĂ©riphĂ©rie.
Section: Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages
Durée: 30'
Pays: France
Année: 2019
Langue(s): Français
PRODUCTION
Nora Rotman (Les Ecuries Productions)
CONTACT DE VENTE
nora@lesecuriesproductions.com
_____________
Dans l'Ćil du chien
The Dog's Eye
SYNOPSIS
La grand-mĂšre, quâun premier plan sans fard montre assise sur son canapĂ© dans un ronron de frigo, voĂ»tĂ©e sous le regard tĂȘtu du film, chassant de rares mouches pour soulager le malaise que lui coĂ»te la camĂ©ra, la grand-mĂšre, donc, est malade. Câest une maladie qui lui mange le visage : comme si, petit Ă petit, elle sâeffaçait. Et si la petitefille filme, câest Ă©videmment pour embaumer dans lâimage la grandmĂšre qui va mourir. Mais dâune façon qui donne lâimpression que le film voudrait lutter contre la maladie Ă armes Ă©gales, en cannibale. Câest un portrait littĂ©ralement dĂ©vorant, qui va chercher au fond des draps et des pĂšlerines lâodeur chaude de la vie persistante, toucher par la main de la petite fille celle de la grand-mĂšre Ă la peau quasi-translucide, regarder Ă sâuser lâoeil le visage dont la blessure, Ă force de regard, sâoublie. Cette blessure est pour la cinĂ©aste une question entĂȘtante, et la mort Ă travers elle une Ă©nigme charnelle, dans laquelle il faut plonger les deux mains. Câest ce que dit, avec autant de brutalitĂ© que de noblesse, une scĂšne admirable oĂč Eustache revient deux fois (par la grand-mĂšre, par le cochon), Eustache auquel on pense ici presque autant quâĂ Pialat. Car tous deux savaient, comme le sait Laure Portier face Ă sa grand-mĂšre, quâil faut ĂȘtre cru pour aimer, et quâon ne rĂ©ussit un geste dâamour comme Dans lâoeil du chien quâĂ la condition de ne pas retenir la cruautĂ© de son regard. Prince, le chien, nâa pas cette chance: dans son oeil fidĂšle, la mort est la plus aveuglante des Ă©nigmes. âJĂ©rĂŽme Momcilovic
Film De Laure Portier
- 2019
- 38 min
- Couleur
- Gaëlle Jones (Perspective Films), Julien Sigalas (Stempel)